Les artistes n'ont pas de remède contre la Guerre Froide et la scission de Berlin. Baselitz considère que la destruction sociale est inéluctable. Il offrira la provocation et la vulgarité. Il prend comme emblème Pandemonium abrégé en P.D. et développe son art avec des images de fragments du corps et des couleurs blêmes. Il trouve son inspiration dans l'art et l'expression des malades mentaux, incluant Artaud.
En 1963 Baselitz s'attaque à la vanité des Idoles dans une série qui comprendra cinq opus. Le plus abouti est Oberon dont le titre marque bien la nocivité similaire du mystique et du légendaire. Quatre têtes chauves aux cous démesurés et au strabisme légèrement divergent sont disposées sur l'image. L'une d'elle est perpendiculaire aux autres, supprimant toute logique de position et de vie et anticipant ainsi les innombrables figures à l'envers de la suite de la carrière de l'artiste.
Les fantômes grotesques de Baselitz sont parfois comparés au Cri de Munch mais dans son cas les personnages sont muets. Seul l'artiste hurle.
Le 8 mars à Londres, Phillips vend P.D. Idol, huile sur toile 101 x 82 cm peinte en 1964, lot 17 estimé £ 1,5M. Le traitement cauchemardesque des couleurs de ce portrait asexué n'est pas loin de l'expressionnisme de Francis Bacon.
Transcendent Forms: #GeorgBaselitz' seminal 'Idol' series highlights our this week's Evening Sale in #London. Read more: https://t.co/Jmga4vdhxT pic.twitter.com/mLgj5znOjc— P H I L L I P S (@phillipsauction) March 5, 2018