Loin de son travail quotidien, cet artiste encore amateur observe la beauté ethnique des femmes du peuple, d'abord avec des nus intimistes puis avec des portraits plus proches de leur vie de tous les jours. Son grand mérite est d'avoir révélé la fierté moderne de l'Egypte avec les techniques de la peinture Européenne.
Le 18 avril à Londres, Bonhams vend au lot 8 une huile sur toile 81 x 58 cm peinte en 1938 qui a été successivement intitulée Fellaha au voile noir puis Fille à l'imprimé.
Cette jeune paysanne au regard introverti entre dans la vie moderne tout en pratiquant une dure activité traditionnelle pour sa subsistance. Sa robe bon marché est imprimée avec des motifs de fleurs aux couleurs vives. Son coude est posé sur une amphore. Au loin, à peine perceptible, un double d'elle-même porte l'amphore pour prendre l'eau à la rivière.
Cette jeune personne n'a rien en commun avec les mystérieuses filles d'Egypte ré-imaginées par les Orientalistes Européens. Les traits de son visage et sa peau sombre sont typiques des groupes Bédouins du nord du pays. Cette peinture a été très admirée en 1939 au Salon du Caire, devenant le symbole de la représentation artistique de la vraie vie Egyptienne.
La seconde guerre mondiale a ralenti ce désir de modernisme. Le juge Said a continué, devenant artiste à temps complet en 1947 seulement.
Je vous invite à regarder la video préparée par Bonhams pour introduire l'ensemble de la vente en positionnant le modernisme dans l'histoire Egyptienne. La Fille à l'imprimé est un élément majeur de cette tendance.
'Fille à l'imprime' by #MahmoudSaid, the father of Egyptian modernism, leads our 'Egypt's Awakening' sale in London on 18 April. Never offered at auction, the painting is considered Said's most iconic portrait, and a defining work of Egyptian 20th C. art https://t.co/geWznPnuN2 pic.twitter.com/PYBbkvMUqi— Bonhams (@bonhams1793) March 22, 2018