Dans sa jeunesse Francis peint d'horribles vieux papes, idoles en déchéance. Quand George devient son symbole de la jeunesse, il le confronte avec lui-même et le pape. La mort de George révèle a posteriori à Francis que ce jeune homme de qui il s'amusait avait eu une existence. Il n'y a pas de doute que le deuil de Francis ait été terrible, profond et long.
Malgré son ego Francis ne peut pas arrêter le temps. A partir de 1976 il fait la démarche de se ré-intéresser à d'anciens amis dont Henrietta mais il ne sait pas comment faire pour admettre et supporter le vieillissement de son propre corps.
Le 17 mai à New York, Christie's vend au lot 7 B Study for Portrait, huile sur toile 198 x 148 cm peinte en 1977.
Francis a terminé son deuil : George n'est plus un fantôme mais l'idole de la jeunesse éternelle, assis en sous-vêtements selon le modèle d'une photo prise par John Deakin dans la première phase de leur relation. Son visage est reconnaissable.
Sur une surface lilas devant l'idole, une forme apparaît, noire et terminée par une accumulation de sang. Ce ne peut pas être l'ombre de George parce qu'elle n'est cohérente avec aucune lumière. C'est un auto-portrait de Francis dans son corps qui devient dégoûtant. Cette hypothèse est confirmée par les déchets qui l'entourent, marqués par des lettres en dry transfer, qui symbolisent le fabuleux désordre de l'atelier de l'artiste.
Francis Bacon's $30m portrait of George Dyer shown in London for first time in 40 years https://t.co/DzcFcffBXQ @ChristiesInc pic.twitter.com/6YdI0urgUg— The Art Newspaper (@TheArtNewspaper) April 9, 2018